On a eu la décence de ne pas m’abattre dès mon arrivé : pourtant, cette dernière était loin d’être secrète ! On m’avait indiqué une crique de Loguetown ainsi que le chemin qui menait au lieu de l’affrontement. Éloigné de la ville, qui n’attire pas les regards, c’était une chouette attention de leurs parts. Et l’occasion d’une note mentale pour ne plus jamais utiliser ce lieu. Quel guigne, d’arriver aux portes de la Route de tous les Périls pour passer directement à la case prison.

Heureusement, je ne suis pas là pour cela aujourd’hui. Je montre finalement ma carcasse… et laisse échapper un soupir désabusé.

« Eh bien, on s’est planté de lieu ? »

Le zombie vers lequel je me suis tourné, porteur de la carte et donc de la missive, secoue vivement de la tête, davantage pour préserver sa non-vie que pour m’aider, je présume. Relevant mes lunettes de soleil, j’aperçois le comité d’accueil et peste dans ma barbe.

« Qu’est ce c’est que ça ? Le premier défi lancé à cette institution, et même pas de journaliste, encore moins de célébrités ? Mais qu’est-ce qu’on va faire des cadeaux ?! »

Je me passe la main sur le visage, avant d’ordonner d’un claquement de doigts à la dizaine de zombies qui me suit de lâcher les coffres et le butin qu’ils contiennent. Rien de bien mirobolant, quelques milliers de berrys récupérés sur la route en or, pierre précieuse et alcool, juste ce qu’il faut pour faire une bonne impression … pour tous ceux qui n’ont pas daigné se présenter !

Je maugrée sans me cacher alors que je couvre la distance à grande enjambée vers mon adversaire. Ouais, il est grand et il a la gueule de l’emploi. Son nom ne me revient pas malheureusement, mais la raison de mon choix reste limpide : je joins pouce et index pour faire une pseudo-photo de cette mâchoire.

« Photogénique à souhait ! Bon, machin, j’ai oublié ton prénom, et aussi la raison pour laquelle je veux ta place, mais pas la peine de nous attarder sur des détails inutiles, mon grand ! C’est moi qui t’ai défié, permets moi de te faire une fleur : tu préfères que mes petits gars massacrent tes petits gars ou tu as besoin d’un échauffement ? »

Je désigne machinalement la bande de zombie peu assuré, armée grossièrement de fusils, de pistolets et d’épées : c’est que le style de pirate mort-vivant, ça s’entretient ! J’affiche un grand sourire alors que je passe ma langue sur mes dents. Je sens que je vais apprécier cette journée.